Dès l’Antiquité, et la découverte de l’or, le bassin méditerranéen voit naître des vocations de bijoutiers. À partir du XVIIe siècle, ils exportent leurs créations dans le monde entier, s’adaptant aux goûts de leur clientèle et gagnant sans cesse en perfection.
Trésor des fonds marins, le corail rouge de Méditerranée est largement utilisé dans la fabrication de bijoux. Au creux du cou ou du poignet, en boucles d’oreilles ou en collier, « l’or rouge », réputé porter bonheur, connaît toujours le même engouement de nos jours. Un bijou exprime un statut social, une appartenance à une religion, évoque un souvenir.
Au XVIIIe siècle, en pays d’Arles, on offre aux futures mariées le « coulas », un bracelet de type jonc, en or ou en argent, retenant une médaille ciselée. La coquetterie des Arlésiennes stimule les orfèvres locaux qui rivalisent de savoir-faire. Ils revisitent notamment la croix de Malte émaillée sertie d’un diamant, à laquelle ils ajoutent un pendentif en forme de larme. Une croix latine pour la foi, une ancre pour l’espérance, un c½ur pour la charité, la croix de Camargue créée en 1926, dont les extrémités rappellent les tridents des gardians, est devenue le symbole de l’âme camarguaise. Forts de leur identité régionale, les bijoux traversent le temps. Sait-on encore que le terme « poissardes », qui désigne de nos jours des pendentifs d’oreilles, fait référence aux poissonnières de Marseille, grandes amatrices de bijoux ?