Le 14 mai 2018, La Poste émet un bloc de deux timbres à
l’occasion du bicentenaire du Guignol des Champs-Élysées.
Le bloc de timbres représente de manière ludique le théâtre du Guignol et intègre dans
l’espace de représentation, les deux timbres avec les marionnettes. Ceux-ci peuvent
être détachés de la scène pour venir s’animer derrière le fond du bloc, ainsi ajouré.
Le cachet d’oblitération reprend deux autres symboles de ce théâtre, la concertina et la
cloche. Et dès qu’il est apposé sur le bloc, la représentation peut commencer !
Guignol est issu de l’art le plus ancien du monde, celui du théâtre du
geste et de l’interaction. C’est la comedia dell’arte et les personnages des
farces napolitaines qui lui redonnèrent souffle au XVIe
siècle. Dans chaque
culture d’Europe et d’ailleurs émerge alors une marionnette emblématique et
burlesque.
Ainsi Guignol prend langue en France à la fin du XVIIIe
siècle. Les canevas
habituels et à caractère comique le montrent comme un personnage naïf et
irrévérent.
La famille Guentleur initie en 1818 ce premier théâtre de Guignol à
Paris. C’est d’abord une charrette à bras qui va et vient sur les Champs-Élysées
à la rencontre du chaland, friand d’amusement et de convivialité. Puis ils
installent dans le Plateau du cirque (appelé aujourd’hui Carré Marigny) un
castelet fixe où les spectacles de Guignol se donnent. De père en fils, la
famille se transmet le métier jusqu’à ce qu’en 1978, Auguste « passe la
main » à José Luis González, réfugié politique espagnol et acteur de
théâtre contestataire de rue. Celui-ci continue de jouer les pièces puisées
dans le répertoire traditionnel, constitué et transmis oralement par la famille
Guentleur. Il façonne d’autres jeux de marionnettes et crée de nouvelles pièces
inspirées pour certaines du poète García Lorca qu’il présente dans le monde
entier avec ses castelets ambulants.
Le moment de la représentation est un rassemblement joyeux de
plusieurs générations autour d’éléments simples et poétiques. Il s’agit là
d’un divertissement vivant fait d’impulsion et de rires, d’immédiateté et
d’émotion. L’espace, le temps et l’action s’élaborent au fil d’une trame narrative
simple. Les personnages emblématiques sont servis par les voix
vivantes du guignoliste et les bruitages ponctuent le rythme enlevé de
la pièce. Le jeu dans l’échange actif avec le public fait naître une langue
à la fantaisie parfois débridée et inventive (contrepèteries, proverbes,
allitérations, répétitions, emphases).
Création : Aline ZALKO
Graveur : Pierre ALBUISSON
Impression : taille-douce
Format du bloc : 143 x 105 mm Format des timbres : 52 x 40,85 mm
Valeur faciale: 5,20 ¤
Tirage : 350 000 exemplaires
Sources : philaposte.