Personnalité majeure du XXe siècle, Françoise Dolto (1908-1988) est née dans une famille de sept enfants. Très jeune, elle perçoit les non-dits qui dressent des murs entre le monde des adultes et celui des enfants et développe un sens de l’observation dont elle ne se départira jamais. À huit ans, elle déclare vouloir devenir « un médecin de l’éducation », une vocation combattue par sa mère, qui, traumatisée par le décès de sa fille préférée, lui reproche explicitement de ne pas être morte à la place de sa s½ur. Cette épreuve marque un tournant décisif dans la vie de Françoise. Malgré l’obstruction maternelle, elle passe son bac, obtient un diplôme d’infirmière, entreprend des études de médecine, tout en commençant une psychanalyse, puis s’installe comme pédiatre. En 1942, elle épouse le rhumatologue Boris Ivanovitch Dolto, dont elle aura trois enfants.
Freudienne et proche de Lacan, Françoise Dolto a contribué par son travail à modifier radicalement le regard que les adultes portent sur l’enfant. Elle défend l’idée que, dès les premiers mois, celui-ci est un sujet à part entière et centre sa thérapie sur l’écoute et la parole, des éléments déterminants dans le développement et la construction de l’individu. Grâce à son approche psychanalytique, on a mieux compris la façon dont les enfants voient le monde et comment et pourquoi il faut parler aux bébés et aux enfants, notamment dans des lieux d’accueil comme les crèches.
